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La tempête qui vient de faire d'énormes dégâts dans le sud-ouest m'a rappelé celle qui en 99 a fait des ravages en Lorraine. Notre verger comptait une trentaine d'arbres, majoritairement des pruniers. Le 26 décembre, il n'en restait que 3 debouts. Certains avaient été cassés, d'autres arrachés, certains étaient à moitié déracinés...

Après la tempête, nous nous sommes attachés à parer au plus pressé : remettre en état la toiture, dégager les accès de la maison. Le nettoyage du verger n'est arrivé que bien plus tard, au printemps. Les tronçonneuses familiales ont profité d'un moment libre pour débiter les arbres tombés. Il fallait le faire car le verger n'était plus praticable mais je l'ai longtemps regretté. J'avais en particulier parmi ces arbres des mirabelliers à maturité tardive : les fruits n'étaient bons que début septembre, particularité intéressante lorsque l'on veut un peu échelonner la période de récolte et de conserve.

Le danger, devant l'ampleur de la tâche, est de vouloir faire table rase : on risque alors de perdre des variétés, en particulier anciennes, que bien souvent l'on ne retrouvera nulle part ailleurs, pas même chez les pépinièristes locaux.
Que faire ?
- les arbres jeunes et pas trop abimés pourront être redressés à l'aide d'un tire-fort. Il faudra veiller à aubaner et tuteurer l'arbre pendant les 4 ou 5 années suivantes, le temps que son système racinaire se renforce. Cet arbre devra également être traité comme une jeune plantation : pensez à l'arroser si l'été est sec.
- on peut restructurer un arbre couché. Concrètement, on couvre la partie racinaire visible de terre. On coupe la majeure partie de la couronne. On laisse un "tire-sève", une branche, la plus verticale possible, qui deviendra une charpentière. L'arbre va avoir une réaction de survie et produire une multitude de jeunes pousses vigoureuses qui pourront servir de greffons. Si l'arbre n'est pas greffé, il produira aussi des rejets identiques au pieds-mère. Rejets qui pourront être conservés en pépinière et servir à reconstituer le verger. Il faudra bien sûr être patient mais ça peut valoir la peine de tenter l'expérience pour des variétés qui, sans cet effort, disparaîtront.
- à l'heure de la replantation, pensez à utiliser les rejets et semis spontanés, du verger. C'est un moyen économique, qui donne des arbres vigoureux car parfaitement adaptés à la nature du sol.

Ensuite ? Patience. La nature reprendra doucement ses droits.

Pour ma part, j'ai reconstitué en partie le verger avec des rejets et semis spontanés et j'ai eu la chance de pouvoir faire refaire par les Jardins de Laquenexy deux mirabelliers tardifs.

Après la tempête

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